HELLFEST 2007 : L'INTERVIEW D'ADAM DUCE, LE BASSISTE DE MACHINE HEAD EN LIGNE !
Interview de MACHINE HEAD (Adam Duce/basse, chœurs)
réalisée par Seigneur FRED au festival Hellfest à Clisson le 22/06/2007.
[Traduction par Seigneur FRED]
- Je suis avec un des membres de MACHINE HEAD au
Hellfest : peux-tu te présenter s’il-te-plaît ?
- Eh bien je suis Adam, je joue de la basse, et je
chante un peu aussi.
- Oui, tu fais les chœurs, les « backing
vocals »…
- Oui, c’est ça, au sein de MACHINE HEAD.
- Depuis quand en fait es-tu dans le groupe ?
Depuis le début il me semble ?
- Ouais, Rob (Flynn) et moi avons commencé le groupe
en …1991.
- Ouah ! C’est vrai déjà. Vous êtes un vieux
groupe maintenant [rires], et une légende du thrash métal de retour avec un
nouvel album !
- Oui, « The blackening » il s’appelle.
- Y’a-t’il un concept derrière ce nom, du fait du visuel noir de la pochette, et peut-être un lien aussi avec l’album éponyme de METALLICA, le « black album » ?
- Non, on peut pas vraiment faire ce genre de
comparaison parce que « The blackening » est juste un extrait, une
partie des paroles. On a juste un titre conceptuel de manière générale et les
paroles avec en fait. Et donc, c’est juste une simple coïncidence, vraiment.
- Et la pochette de cet album justement, c’est l’image
d’un miroir en fait, une sorte de gravure du Moyen-Âge, quelque chose comme
ça ? Peux-tu m’en dire plus ?
- Oui, disons que c’est quelque chose de ce
genre…C’est-à-dire que c’était le début d’une forme de propagande au XVème
siècle, donc à la fin du Moyen-Âge, en Europe. C’était à la base utilisé pour
contrôler les gens. Il existe beaucoup d’images comme celle-ci, et tu peux voir
une sorte d’instauration de la peur. Donc à la base, ça te disait tout ce que
tu devais faire, et le mal que tu fais, de toute manière, quoique tu fasses
comme geste, action, seulement les mauvaises choses t’arriveront dans la vie et
au-delà. C’est comme l’Eglise, encore maintenant, qui le fait ainsi.
- OK. C’est le symbole de la mort avec ce squelette…
- Oui. Et c’était le début de la propagande
religieuse, avec l’Inquisition. C’est ce que l’on a aujourd’hui, avec toutes
ces « conneries » qui existent comme la religion, les politiques,
quelques soient les gouvernements en place : ils mentent aux gens.
Fondamentalement, on est dans la même « merde » qu’avant (NDLR :
au Moyen-Âge) avec notre gouvernement actuel, à propos du terrorisme, qui nous
fait croire tout un tas d’idioties…Tout comme le message de cette ancienne
gravure à l’époque, la peur est utilisée afin de mieux contrôler les masses.
- Dans la version limitée de l’album « The
blackening », un DVD bonus est compris. On peut notamment vous voir en
studio, avec des fans pour une prise de chants, etc.
- Oui, c’est exact.
- C’est pour inciter les gens, les fans, à acheter le
disque plutôt que de télécharger illégalement sur internet. Cela se fait
beaucoup comme packaging, et il y a donc un intérêt supplémentaire pour le
consommateur. Quelle est ton opinion en tant qu’artiste là-dessus, sur ce
problème de la musique piratée sur internet ?
- Eh bien, tu sais, il y a deux cotés : parfois
cela a du bon, parfois c’est mauvais. Je pense que pour la plupart du temps,
c’est catastrophique, ça ruine l’industrie du disque, et ça nuit au disque en
général et tout ce qu’il y a autour, donc nous aussi. Tout le monde pense que
la musique est gratuite, or les gens ne prennent pas en compte que l’on a payé
pour l’enregistrement, avec le label, et l’on a mis de l’argent dans tout
ça : le producteur, le manager, le graphiste pour l’artwork, etc. On a
ainsi payé des milliers de dollars, nous artistes, pour obtenir cela, ce
disque. Le label a mis un gros budget pour l’enregistrement studio.
Parfois, quand tu as un bon disque, que tu crées la sensation avec un nouvel
album, que tu débutes, les gens vont l’acheter mais d’une certaine manière, le
télécharger illégalement aide à son développement, à faire connaître un jeune
groupe, à travers le monde. Mais automatiquement, je pense que c’est d’avantage
mauvais que cela est bon.
- OK. Ce nouvel album a été « l’album du mois
d’avril » dans mon émission de radio. Partout on dit de vous que vous êtes
de retour, « les rois du thrash », vous êtes en grande forme, et là
vous tournez beaucoup… Avant il y a eu la sortie du DVD « Elegies »,
et l’intégration définitive de Phil Demel en tant que second guitariste. Le
précédent album « Through the ashes of empire » fut bien reçu, donc
on peut dire que vous êtes de retour sur le trône du thrash métal
américain ! [rires]
- Euh, c’est bon de l’entendre dire, mais je ne pense
pas qu’on ait gagné quelque chose, depuis le temps, de toute manière. On aime
ce que l’on fait, et on y croit depuis longtemps.
- Peut-on dire que ce nouvel album, « The
blackening », fut en quelque sorte un challenge pour vous-même ?
- On fait de la musique car on aime faire de la
musique, et le challenge c’est de faire la musique que l’on aime nous, et faire
ce que l’on n’a pas encore accompli. On peut ressentir si on est vraiment prêt.
Et le plus gros challenge pour nous a été de nous dépasser et de convaincre
notre label (Roadrunner Records) en écoutant notre disque, et de gagner de
l’argent avec eux : et avant d’obtenir de l’argent pour enregistrer et
écrire de nouveau des chansons. Nous sommes des artistes, pas les dirigeants du
label (y compris le directeur artistique). Eux, ils vendent notre musique, et
ils n’écrivent pas, ne composent pas. Donc on leur a dit « vos
gueules ! »quand il s’agit de faire de la musique, et c’est ce que
l’on a fait mec : écrire des putains de morceaux. On écoute tout et on
choisit, mais pas que pour nous. On ne fait pas cela que pour nous. Mais ce
disque ainsi que le précédent « Through the ashes of empire », c’est
principalement pour nous qu’on l’a réalisé.
- Les chansons sont très longues parfois d’ailleurs.
Cela n’a pas été un problème pour les dirigeants du label, et vous n’avez pas
peur vis-à-vis des fans en live, pour capter et garder leur attention en
concert ou comme ici en festival ? Vos chansons sont presque progressives
[rires].
- Non. Quand on a écrit les chansons avec Rob, on l’a
senti ainsi, naturellement. On aurait même pu faire plus long [rires] mais on a
décidé de laisser ainsi. Cela semble long mais je pense que la durée importe
peu. C’est comme ça et ça marche je pense.
- Ecoutes-tu du progressif ? Du rock ou du métal
progressif ?
- Non, ça passe pas à la radio en plus [rires].
- En ce moment, ça revient un peu à la mode et des
groupes plus « rock » ont d’une certaine manière démocratisé à leur
façon le progressif ces dernières années, comme MUSE dans un registre plus
« pop/rock » ou bien TOOL entre rock et métal. Et des groupes comme
DREAM THEATER, SYMPHONY X ou COHEED and CAMBRIA qui sont américains ? Les
apprécies-tu ?
- Je ne suis pas trop familier avec MUSE. Les autres,
oui ça va.
- Qu’écoutes-tu comme genre de musique ? Que du
métal ? Jazz,
hip-hop, électro ?
- Je ne suis pas un grand fan de jazz…J’écoute, enfin
j’ai l’habitude d’écouter ma station de radio locale, à Oakland, chez moi.
[rires]
- Eh, cool ! Malheureusement ma radio locale ne
diffuse pas encore sur le net, mais c’est en projet.
- J’ai une bonne radio locale faite par des jeunes,
dans un lycée. Et ils y jouent de la bonne musique, en direct. Ce sont des
adolescents, ils débutent et c’est plutôt pas mal.
- Et jouent-ils votre musique en apprenant la
radio ?? [rires]
- Oui, ils nous jouent [rires] ! Ils jouent
beaucoup de bonne musique [rires]…
- Tout à l’heure à votre arrivée, j’étais près de
votre tour-bus en train de discuter avec les mecs de CHIMAIRA, dont Matt
DeVries que je connais bien. Et il y avait aussi HATEBREED. Vous êtes tous
amis et collègues ? Car en plus, vous avez tous plus ou moins évolué avec
le même label, Roadrunner Records…
- Ouais, avec CHIMAIRA, on se connaît depuis un bon
moment, et on est devenus amis, et ils ne cachent pas nos influences sur eux.
Et HATEBREED, on s’apprécie beaucoup aussi. Mais CHIMAIRA n’est plus chez
Roadrunner désormais.
- Que veux-tu rajouter pour vos fans, votre public en
France, mes auditeurs ?! Et avez-vous des anecdotes à raconter depuis tout
ce temps lors de vos concerts français ?
- Eh bien , les shows en France ont pour habitude
d’être très bons. Mais par exemple, hier [NDLR : la veille de cette
interview au Hellfest], on était de passage à Carcassonne, et il y avait une
sorte de festival local, dans l’enceinte de la forteresse de la ville, et ce
fut très sympa dans les bars de cette vieille ville, c’était incroyable…[rires]
et j’en connais certains qui ont eu du mal à se remettre de cette soirée
[rires].
- Pour info, il y a un hôtel là-bas où Mickael Jackson
aime se rendre de temps en temps. Et sinon, votre public ici est-il différent
de celui d’Amérique ?
- Quand tu es sur scène, eh bien…le public n’est pas
si différent d’un concert à l’autre…Car ce sont des fans de MACHINE HEAD !
Et j’invite tes auditeurs à regarder notre DVD « Elegies » qui montre
bien qui nous sommes, ce que nous avons vécu comme problèmes, ce
que nous avons traversé, et comment c’est MACHINE HEAD en live pour ceux qui ne
nous connaîtraient pas encore…
- Merci
…merci à toi mec !
http://www.machinehead1.com
http://www.myspace.com/machinehead